Ma méthode de travail :
En grammaire, à partir d'une ou plusieurs phrases, chaque élève apprend, individuellement, en collaborant activement à la leçon : à observer méthodiquement, à réfléchir pour s'approprier des définitions et des règles.
Puis grâce à des exercices progressifs, l'élève acquiert une habileté certaine qu'il réinvestira dans ses écrits, de façon réfléchie au début puis sans y « penser » ensuite.
Les élèves apprennent individuellement à mener un travail de réflexion. Le travail en groupe doit être utilisé avec parcimonie. (Combien d'élèves « se reposent » sur le meneur du groupe, combien de temps le groupe consacre-t-il réellement au travail demandé par rapport aux digressions qu'il s'autorise, le vote pour une production finale du groupe est-il une méthode à inculquer aux élèves, le choix final ne repose pas forcément sur le raisonnement mais souvent sur l'avis du leader : que de frustrations pour certains !)
La progression des leçons a pour but d'amener les élèves à réfléchir lorsqu'ils écrivent et non à "produire" pour « produire ». Elle tient compte de ce qui a été appris auparavant. Elle permet de revenir régulièrement sur les savoirs. Ainsi on donne à cet enseignement l'unité, la cohésion et la précision qui le rendent vraiment éducatif, pratique et solide.
On s'aperçoit, avec l'expérience, du plaisir que les élèves éprouvent en comprenant pourquoi dans un texte les mots sont écrits ainsi. De même ils prennent plaisir à dérouler, pour justifier leur écrit, un raisonnement. Et celui-ci devient de plus en plus rigoureux au fil des mois car ils en ont pris l'habitude lors des leçons.
Pourquoi commencer par apprendre à analyser les mots ?
Savoir analyser les mots permettra aux élèves de comprendre le rapport des mots entre eux et donc de les écrire correctement et de mieux comprendre le sens de la phrase - ce qui évitera les fautes du genre :" le calcule" confondu avec l'impératif "calcule"-.
Savoir analyser les groupes de mots grâce à la connaissance des notions grammaticales étudiées permettra aux élèves de comprendre des phrases un peu plus complexes sans faire de contresens et ainsi de comprendre la finesse d'un texte.
Leçon
La méthode suivie est une méthode de découverte fondée sur l'observation, le raisonnement et la déduction. Elle fait appel constamment à l'activité de réflexion mais de façon individuelle.
A partir d'une ou plusieurs phrases extraites d'un texte qu'il sera possible d'étudier comme lecture du jour, chaque élève est amené à prendre conscience du fait grammatical qu'il connaît intuitivement guidé en cela par des questions auxquelles il devra répondre individuellement (j'y veille et j'aide au début les élèves les plus en difficulté).
Une leçon comporte en fait deux moments dans une semaine et en général il y a 2 leçons différentes par semaine. Durant la première partie, l'élève observe, reconnaît dans des exemples le fait grammatical à étudier. Il l'applique dans des exercices oraux et écrits. Il apprend la définition ou la règle, formulées en termes clairs accompagnées d'exemples.
Compte tenu du niveau, je montre en début d'année aux élèves comment apprendre une leçon et vérifie qu'elle a été apprise, j'apprends à faire des exercices de manière correcte (présentation, écriture soignée, correction). Tout cela prend énormément de temps au début mais en permet ensuite de se consacrer qu'au travail intellectuel. Je m'attarde aussi parfois sur telle ou telle leçon qui semble plus difficile à assimiler.
Les recherches des élèves au début de la leçon doivent être écrites dans un cahier autre que celui de brouillon (cahier d'essai). L'élève doit pouvoir s'y reporter à tout moment.
Exercices
Durant la deuxième partie, lors des exercices écrits, l'élève doit solliciter sa mémoire mais aussi son raisonnement par des justifications à formuler régulièrement qui montrent sa compréhension de la leçon en vue de l'assimilation précise et durable de la connaissance.
Les exercices doivent être choisis avec soin : leur progressivité doit permettre à chaque élève d'assimiler la leçon. Ils suivent le déroulement de la leçon. Ainsi selon le niveau des élèves, je peux choisir de ne pas donner les premiers exercices ou seulement les premières phrases.
Les corrections doivent être soignées et reprendre ce qui a été vu pendant la leçon (avec la même logique et les mêmes mots) afin que les élèves qui n'auraient pas bien compris puissent faire le rapport avec ce qu'il a déjà entendu.
Il faut prendre aussi du temps pour les révisions, les contrôles et surtout leurs corrections.
Le déroulement est toujours le même : à partir d'une phrase soigneusement choisie à l'avance, une série de questions amènent l'élève à construire presque tout seul la leçon (c'est d'ailleurs ce que certains arrivent à faire en cours ou fin d'année).
En début d'année, les leçons sont courtes puis le déroulement se complexifie tout en respectant la logique de compréhension.
Le déroulement des questions construit la leçon. La correction des exercices oraux puis d'un exercice écrit doit être rigoureuse et reprendre le déroulement de la recherche. Ainsi les élèves peuvent mettre des exemples précis sur ce qui a été abordé. De ce fait, la leçon est pratiquement sue avant d'avoir été donnée à apprendre à la maison.
Lors de la deuxième leçon, après une vérification de l'apprentissage de la leçon (interrogation orale, écrite …) les exercices permettent la consolidation. Leur correction est encore une fois très importante. Je laisse même parfois aux élèves la possibilité en cours de correction de reprendre les phrases restantes pour modifier leurs réponses en fonction de ce qu'ils viennent seulement de comprendre.
Ensuite un exercice sur le cahier du jour pour valider (ce qui est presque toujours le cas).
Du fait de la progression, les savoirs sont toujours réutilisés dans les leçons suivantes et donc ne sont pas oubliés par les élèves.
Avant les contrôles mensuels, une révision peut être envisagée.
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